11 de dezembro de 2022

Discurso de Annie Erneaux no banquete dos prémios Nobel

Vos Majestés

Vos Altesses Royales
Excellences
Chers Lauréats
Mesdames et Messieurs


J’avais 17 ans, en 1957, quand j’ai appris à la radio qu’Albert Camus avait reçu le prix Nobel de littérature à Stockholm. Je découvrais avec un mélange de fierté et de bonheur que l’auteur de L’étranger et de L’homme révolté, deux textes qui m’avaient profondément marquée, venait d’être couronné par la plus haute instance de distinction au monde. Me trouver ici, soixante-cinq ans plus tard, me laisse dans un profond sentiment d’étonnement et de gratitude. Etonnement devant le mystère que représentent un chemin de vie et une poursuite hasardeuse, solitaire, de l’écriture. Gratitude de m’avoir permis de rejoindre Camus et ces écrivains disparus ou contemporains que j’admire.


Je voudrais aussi vous remercier au nom de ceux qui ne sont pas ici, ces hommes et ces femmes qui ont parfois trouvé dans mes livres des raisons de vivre et de lutter, de se sentir plus fiers. En récompensant mon travail, vous m’obligez à encore plus d’exigence dans la recherche d’une réalité et d’une vérité partageables.


[Estocolmo, 10 de Dezembro de 2022]


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